RICARDO GUINO Y BOIX / RICHARD GUINO (1890-1973)

MEDIAGRAPHIE

SOURCES ÉLECTRONIQUES

  • Ricard Guinó et Joaquim Claret : le destin de deux sculpteurs catalans en France face à la Grande Guerre

Christina Rodriguez Samaniego
Université de Nice-Sophia Antipolis, Cahiers de la Méditerranée n°82, 2011

Analyse des répercussions de la Grande Guerre sur deux sculpteurs d’origine catalane résidant en France, Joaquim Claret et Ricard Guinó. Ayant développé des carrières parallèles jusqu’au déclenchement du conflit armé, leurs chemins se sont séparés pendant les combats. Guino a travaillé avec Auguste Renoir à Cagnes-sur-Mer, où le vieux maître et le jeune sculpteur ont développé une production sculptée commune.
Claret, en voyage de noces en Catalogne quand le conflit éclata, dut y rester pendant plus de cinq ans, pris dans une vie difficile affectant son évolution comme sculpteur. L’article revisite l’histoire de Guinó et de Claret, deux destins pour un même récit construit autour de la Grande Guerre.

  • Musée d’art moderne occidental – Moscou 1923-1948

Un projet de recherche notamment porté par le musée national des beaux-arts Pouchkine (Moscou) et le musée de l’Ermitage (Saint-Pétersbourg)

Le site, très documenté, retrace l’histoire mouvementée du Musée d’art moderne occidental (1923-1948), créé puis dissous par la Russie soviétique à partir des exceptionnelles collections d’art moderne rassemblées par Serguei Chtchoukhine et Ivan Morozov. Ce dernier est le commanditaire du « Cycle des saisons », quatre œuvres – Pomone, Flore, Le Printemps, L’Été – que Maillol a réalisées avec l’aide de Guino durant les années 1910-11, et dont la création est chroniquée par le comte Kessler, autre mécène à l’itinéraire passionnant (voir Bibliographie).
À la faveur de cette collaboration, Kessler et Morozov découvrent l’un et l’autre Guino, fraîchement arrivé à Paris, et acquièrent plusieurs de ses œuvres. Si l’on ignore ce que sont devenues les sculptures de Kessler, « un torse de femme modelé avec extrêmement d’ardeur et un petit relief en bois », sa collection ayant été dispersée en Allemagne durant la deuxième guerre mondiale, on a redécouvert, grâce à l’exposition Chtchoukhine (Paris, Fondation Louis Vuitton, 2016) celles de Morozov : un Torse de femme en marbre et une Maternité en terre-cuite, aujourd’hui conservées l’une au musée Pouchkine à Moscou, l’autre au musée de l’Ermitage à Saint-Petersbourg.

  • COLLECTION MOROZOV

Un site édité par l’historienne de l’art Natalia Semenova, auteur de plusieurs ouvrages dédiés aux collectionneurs Chtchoukine et Morozov

Le site, publié au moment de la présentation de l’exposition « La Collection Morozov. Icônes de l’art moderne » (Paris, Fondation Louis Vuitton, 2021) documente la saga des Morozov et détaille l’ensemble des peintures et sculptures acquises par le collectionneur. Parmi ces chefs-d’œuvre figurent les deux sculptures de Guino acquises par Ivan Morozov auprès d’Ambroise Vollard en 1913, Torse de femme (marbre) et Maternité (terre cuite). Une archive inédite, le reçu établi par Vollard à la date du 11 novembre 1913, est reproduite à la rubrique chronologie.

  • French Sculpture Census – Répertoire de la sculpture française aux États-Unis (1500-1960)

Un projet de Laure de Margerie, financé par le Nasher Sculpture Center, l’Institut national d’histoire de l’art, le musée d’Orsay, le musée Rodin et l’École du Louvre

Autre site d’une grande richesse documentaire, French Sculpture Census inventorie l’ensemble des sculptures françaises se trouvant dans les collections publiques états-uniennes, dont il révèle l’ampleur et la richesse. Sont représentées les œuvres d’artistes nés français ou bien ayant, comme Guino, acquis la nationalité française, ou encore qui ont, tels Picasso, travaillé durablement en France. De nombreuses œuvres de Renoir et Guino sont recensées.

À suivre…

SOURCES AUDIO & VIDÉO

  • Sculpter par procuration ? Richard Guino et Auguste Renoir, une collaboration

Conférence donnée par Emmanuelle Héran, conservateur du patrimoine et commissaire pour la sculpture de l’exposition « Renoir au XXe siècle »
Paris, Auditorium du Grand Palais, 4 novembre 2009

« Richard Guino (1890-1973) est connu comme celui qui, à l’initiative du marchand Ambroise Vollard et sur la recommandation d’Aristide Maillol, a aidé Renoir à faire de la sculpture, alors même que la paralysie gagnait les mains du vieux maître. Leur brève collaboration, de 1913 à 1918, a produit des résultats controversés. Le jeune sculpteur catalan a dû s’adapter au style et à l’univers du vieux peintre, parfois au détriment de sa propre carrière. Il est aujourd’hui temps de rappeler l’œuvre personnel de cet artiste et de réévaluer l’œuvre sculpté commun de Guino-Renoir en tentant de discerner la part d’invention de chacun. »

L’exposition « Renoir au XXe siècle », présentée après Paris au Los Angeles County Museum of Art et au Philadelphia Museum of Art, a permis de redécouvrir la dernière période de Renoir et les prolongements de son rayonnement et de son influence au XXe siècle. Ses peintures et sculptures, dont celles créées par Guino, ont été présentées en dialogue avec les œuvres de leurs contemporains, Picasso, Matisse, Maillol ou Bonnard, très attentifs aux recherches du vieux maître de Cagnes.

Pour la première fois une grande institution muséale française s’est attachée à présenter et analyser les sculptures issues de la collaboration entre Renoir et Guino. La conférence d’Emmanuelle Héran en dévoile la genèse et retrace le parcours du jeune artiste catalan. Ces recherches sont synthétisées dans son essai Renoir sculpteur ? (Emmanuelle Héran, catalogue de l’exposition « Renoir au XXe siècle » p. 70, Paris, éd. RMN, sept. 2009).

  • Le jugement de Pâris, haut-relief d’Auguste Renoir et Richard Guino (1915)

Interview d’Emmanuelle Héran
Paris, Grand Palais, 2009

Emmanuelle Héran, conservateur du patrimoine et commissaire pour la sculpture de l’exposition « Renoir au XXe siècle » (Paris, Galeries nationales du Grand Palais, 2009), présente le haut-relief Le jugement de Pâris, dont le plâtre original est conservé au musée d’Orsay.
L’œuvre fut créée en vue d’orner le socle de la monumentale Venus Victrix. Deux études pour ce bas-relief sont conservées au musée Renoir de Cagnes-sur-Mer (voir Collections Publiques).
L’œuvre Petite Vénus debout au socle, dont une épreuve en bronze a été présentée lors de l’exposition, permet d’imaginer le projet auquel souhaitaient aboutir Renoir et Guino.

> Petite Vénus debout au socle, dénommée Venus Victrix sur le site du Stanford University Museum (États-Unis)

> Regarder sur le site Daily Motion (navigateur recommandé : Chrome)

À l’ombre de Renoir: Prescription et Droit d’auteur
  • À l’ombre de Renoir: Prescription et Droit d’auteur

Un podcast d’Amicus radio
27 mai 2021

Renoir, un « ouvrier de la peinture » qui à la fin de sa vie deviendra un intellectuel de la sculpture. Guino, un « assistant » qui, à la fin de la sienne, s’insurgera contre la crainte révérencielle d’un père de la peinture. Une famille qui nie la paternité partagée d’une œuvre et qui tente de se protéger sous le manteau de Chronos pour faire jouer la prescription.

Podcast d’Amicus radio par Léa Delion et Leobardo Perez
Invitée : Clémentine Hébrard, doctorante en droit, avocate et diplômée en histoire de l’art

FILMS

Lire la vidéo
  • Shadows – John Cassavetes, 1959

Le premier film de Cassavetes, une séquence au jardin de sculptures du MOMA (Museum of Modern Art de New-York) où apparaît l’œuvre Grande Laveuse, ou Eau, de Renoir-Guino (début et fin de la séquence, avec les sculptures de Rodin, Despiau, Matisse… ), musique Charlie Mingus.

Richard Guino interviewé dans son atelier d'Antony en 1968
Richard Guino interviewé dans son atelier d'Antony en 1968 (capture d'écran du film)
  • Auguste Renoir – Émission « Les bonnes adresses du passé »
Film documentaire de Roland Bernard, 1968 (60 mn)

Cinquante ans après la fin de sa collaboration avec Renoir et alors que le procès Renoir/Guino bat son plein, Guino est interrogé dans son atelier d’Antony. Le sculpteur évoque son travail avec le peintre au domaine des Collettes, à Cagnes-sur-Mer, durant les années 1910.

Extrait (43 ‘ ) :

– Comment avez-vous été amené à travailler avec Renoir ?

C’est par l’intermédiaire de Vollard.

– Ça se passait en quelle année ?

En 1913.

– Et quand vous êtes-vous installé à Cagnes ?

L’année d’après, l’hiver d’après, au mois de février peut-être, je ne me souviens plus, à peu près…

– Quelle était l’atmosphère des Collettes à l’époque ?

Ah une atmosphère splendide !

– C’était une vie de famille ?

Oui , il y avait beaucoup de bonheur. Renoir était très bon, très simple.

Richard Guino, Auguste Renoir et la grande Louise aux Collettes à Cagnes-sur-Mer vers 1914
Richard Guino, Auguste Renoir
et la grande Louise aux Collettes
Cagnes-sur-Mer, vers 1914

– Comment travailliez-vous avec Renoir ?

Il travaillait dans son atelier, au premier, et moi je travaillais dans le sous-sol. J’ai fait la grande Vénus, je l’ai faite dans le sous-sol. Pendant que lui faisait sa peinture, moi je faisais sa sculpture.

– Quelles étaient les instructions qu’il vous donnait ?

Renoir n’était pas sculpteur ! Évidemment il a manifesté des désirs… Dans le fond, le grand responsable de l’affaire c’est Vollard, c’est Vollard qui, à toute force, voulait que Renoir fasse de la sculpture.

– Est-ce qu’il était très exigeant ?

Oh non, du tout, du tout. D’ailleurs je comprenais très bien ce qu’il désirait, vous savez l’accord était parfait. C’est même extraordinaire n’est-ce pas qu’on puisse réaliser une œuvre comme ça, une œuvre telle, n’est-ce-pas, que… je… Au moindre signe, je comprenais ce qu’il voulait.

– Une véritable collaboration ?

Ah exactement, oui.

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  • « Ceux de chez nous » – Sacha Guitry, 1915
Film documentaire (50 mn)

Alors que sévit la première guerre mondiale, Sacha Guitry réalise des images à la gloire de grandes personnalités du temps, telles Rodin, Monet, Degas, Anatole France et Sarah Bernhardt. Dans cet extrait, le cinéaste filme Renoir peignant, assisté de son fils Claude, précisément à l’époque de sa collaboration avec Guino (1913-1918). Il semble que Vollard assista à la prise de vue et rectifia les propos de Guitry qui confond, dans les commentaires de la version sonorisée (1939), Claude et Jean Renoir – ce dernier était mobilisé et blessé au moment du tournage.

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