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Avril 2022

EXPOSITION MAILLOL

ARISTIDE MAILLOL (1861-1944). LA QUÊTE DE L’HARMONIE
Paris, musée d’Orsay, du 12 avril au 21 août 2022
Roubaix, La Piscine, du 25 février au 28 mai 2023
Commissariat scientifique Ophélie Ferlier-Bouat et Antoinette Le Normand-Romain

« Depuis l’Hommage à Maillol organisé en 1961 au musée national d’art moderne pour le centenaire de sa naissance, Aristide Maillol n’a pas bénéficié de véritable monographie dans un musée parisien. Le musée d’Orsay lui consacre enfin une grande rétrospective. Grace à l’aspect intemporel de son travail, Maillol a pleinement sa place au début du XXᵉ siècle, lors de la naissance de la modernité. »
Affiches de l'exposition au musée d'Orsay à Paris et à la Piscine à Roubaix

La rencontre de Maillol et Guino, entre 1907 et 1910 ( ? ), à Gérone ou Barcelone ( ? ), fut décisive pour le jeune sculpteur. Elle eut lieu grâce à Prudenci Bertrana, leur ami commun, professeur à l’école des Arts de Gérone où Guino était scolarisé avant de poursuivre sa formation à la Llotja, l’École des Beaux-Arts de Barcelone. Bien qu’une génération sépare les deux artistes, Maillol trouva en Guino, après le sculpteur catalan Joachim Claret (1879-1964), un jeune assistant talentueux à même de l’aider à réaliser des projets prestigieux. C’est en effet à Guino que Maillol confie la réalisation du Printemps, l’un des nus monumentaux des Saisons, commande du collectionneur russe Morozov. Le modèle de cette sculpture est Eulalie Verdier (1891-1919), tisseuse aux Gobelins et compagne de Guino jusqu’à sa disparition prématurée.

À la date du 30 mai 1911, Harry Kessler (1889-1937), ami et mécène de Maillol, relate dans son Journal leur visite à Guino, dans l’atelier du 7 rue Daguerre à Paris, pour voir la sculpture en cours de réalisation. Le comte, témoin passionné de la vie artistique de son temps, décrit Guino ainsi : « Petit homme sombre aux yeux vifs, un peu fripons. Beaucoup de talent. Acheté un torse de femme modelé avec extrêmement d’ardeur et un petit relief en bois ». Les œuvres de Guino acquises par le comte Kessler ne sont ni identifiées ni localisées aujourd’hui.

Si Guino et Eulalie sont bien mentionnés dans le catalogue de l’exposition Maillol (voir Bibliographie), le Printemps, que l’on a pu voir avec ses soeurs Pomone, Flore et l’Été lors de l’exposition Morozov en 2021 (Paris, Fondation Louis Vuitton), n’est pas présenté dans l’exposition du musée d’Orsay. Peut-être du fait de cette genèse hybride ?

Les contemporains de sa création s’accordaient pour trouver ce nu « fâcheusement maigre » (Journal (1889-1937), regards sur l’art et les artistes contemporains, Comte Harry Kessler, Éditions de la Maison des sciences de l’homme, Paris, 2017).

Torse du Printemps, 1911 - Aristide Maillol assisté de Richard Guino
Torse du Printemps, 1911

Eulalie Verdier, tisseuse aux Gobelins, modèle de Maillol et de Guino dont elle fut la compagne jusqu’à sa disparition prématurée, du fait de la grippe espagnole, en 1919 (Archives privées R. Guino)

Septembre 2021

EXPOSITION MOROZOV

LA COLLECTION MOROZOV – ICONES DE L’ART MODERNE
Paris, Fondation Louis Vuitton, du 22 sept. 2021 au 3 avril 2022
Commissariat général Anne Baldassari

L’exposition événement réunit plus de 200 chefs-d’œuvre d’art moderne français et russe des frères moscovites Mikhaïl Abramovitch Morozov (1870-1903) et Ivan Abramovitch Morozov (1871-1921) : Manet, Rodin, Monet, Pissarro, Lautrec, Renoir, Sisley, Cézanne, Gauguin, Van Gogh, Bonnard, Denis, Maillol, Matisse, Marquet, Vlaminck, Derain et Picasso aux côtés de Répine, Korovine, Golovine, Sérov, Larionov, Gontcharova, Malévitch, Machkov, Kontchalovski, Outkine, Sarian ou Konenkov.

La collection Morozov, icônes de l'art moderne
Catalogue de l'exposition, coéd. Gallimard FLV, Paris, 2021
Musée d’art moderne occidental, l’ancien salon de musique d’Ivan Morozov
Musée d’art moderne occidental, l’ancien salon de musique d’Ivan Morozov
Au premier plan sur socle, Torse de femme, marbre de Guino et à l'arrière-plan à droite,
Le Printemps, sculpture réalisée par Guino pour Maillol
Anonyme, [1928-1932], Archives du musée Pouchkine, Moscou

Aujourd’hui conservées au musée Pouchkine à Moscou et au musée de l’Ermitage à Saint-Pétersbourg (voir Collections publiques), les œuvres de Guino sont présentées dans le Catalogue général des œuvres d’art occidental acquises par Mikhaïl et Ivan Morozov établi par Anne Baldassari (p. 498 du catalogue).

D’autre part l’historienne de l’art Natalia Semenova est l’auteur d’un site consacré à la collection Morozov, où elle a notamment publié le reçu établi par Vollard pour le collectionneur à la date du 11 novembre 1913, ces sculptures de Guino ayant été acquises par Ivan Morozov en même temps que le tableau de Renoir L’Enfant au fouet.

Deux œuvres de Richard Guino, Torse de femme (marbre daté 1910 dans le catalogue de la collection Morozov, présenté en 1912 au Salon de la Société nationale des Beaux-Arts à Paris) et Maternité (terre cuite datée 1911 dans le catalogue), acquises par le collectionneur Ivan Morozov auprès d’Ambroise Vollard

Dans l’exposition les œuvres de Guino acquises par Morozov auprès de Vollard, Torse (marbre, 1910) et Maternité (terre cuite, 1911) sont documentées par diverses photographies du Musée d’art moderne occidental, premier musée d’art moderne créé à partir des collections nationalisées de Chtchoukine et Morozov (1923-1948). Certaines de ces photographies, où les sculptures de Guino voisinent avec des chefs-d’œuvre « iconiques » tels La Danse de Matisse ou le Paysage bleu de Cézanne, sont reproduites dans le catalogue de l’exposition (pp. 124, 137 et 139). 

Mars 2021

EXPOSITION RICHARD GUINO

PORTRAITS DES RENOIR & VENDANGES ART DÉCO
Essoyes, Village des Renoir, du 4 juin au 17 octobre 2021
Commissariat Olivier Le Bihan, assisté de Magalie Duvaux et Frédérique Kirstetter

Commissionnée par Olivier Le Bihan, l’exposition s’articule à l’histoire de la cité champenoise. C’est à Essoyes, village natal d’Aline Renoir, que débuta en 1913 la collaboration de Renoir et Guino – une terre de vignobles où le peintre aimait « paysanner » et où le sculpteur a pu nourrir son inspiration, les scènes dionysiaques ayant représenté l’un de ses thèmes de prédilection. Dans la maison aux décors d’époque finement reconstitués et dans l’ancien atelier, vibrant du souvenir de tant d’aventures artistiques, une sélection d’œuvres est présentée en deux volets : des portraits que Guino fit de Renoir et de sa famille ainsi qu’un choix de ses sculptures, céramiques et dessins des années 1920 célébrant les fruits de la vigne – Champagne oblige !

Affiche de l'exposition "Guino - Vendanges Art Déco - Portraits des Renoir"
Affiche de l'exposition "Guino - Vendanges Art Déco - Portraits des Renoir"

Richard Guino, d’origine catalane, est un artiste aux multiples facettes : il est à la fois sculpteur, décorateur, céramiste, dessinateur et peintre. Cette polyvalence lui permet de comprendre la matière, ses enjeux, que cela soit dans ses projets individuels ou collectifs. Qui mieux que Guino aurait pu collaborer avec le maître de l’Impressionnisme qu’était Renoir, dans le domaine de la sculpture, à Essoyes et Cagnes-sur-Mer ? Collaborer et pas seulement assister tant Guino marque de son empreinte créatrice les sculptures issues de cette fructueuse aventure.

Richard Guino - Jean Marquis, 1967
Richard Guino - Jean Marquis, 1967

L’AVENTURE GUINO-RENOIR

À la veille de la Grande Guerre, Richard Guino devient l’homme providentiel de ce pari insensé, l’alchimiste qui va permettre de transformer le miel délicat de la peinture en métal précieux. 

La transposition de l’œuvre bidimensionnelle en œuvre tridimensionnelle semble un défi qui relève de la littérature d’anticipation. Guino étudie les modèles, écoute le peintre, invente la sculpture de Renoir et devient le portraitiste de la famille ainsi que l’instructeur occasionnel des fils Renoir au métier de céramiste.

Le sculpteur, artiste précoce formé aux Beaux-Arts de Barcelone et reconnu sur la scène artistique parisienne, s’engage dans ce projet avec la précision technique et toute l’expérience déployée dans son travail d’assistant auprès de Maillol. Sa collaboration avec Renoir ouvre une nouvelle page importante de l’histoire de l’art dont l’histoire de l’art mettra beaucoup de temps à partager le mérite.

Essoyes accueille aujourd’hui Guino en maître. La cité champenoise célèbre le talent original de ce sculpteur qui a su immortaliser Renoir et son entourage avant de devenir le chantre Art Déco des riantes allégories de la fertilité de la vigne.

GUINO, L’IVRESSE DE LA CRÉATION

Richard Guino poursuit après la guerre une carrière indépendante et inscrit la fraîcheur enjouée de son naturalisme dans le développement du courant Art Déco. Il affectionne les sujets d’inspiration classique et développe une riche polychromie dans l’application de ses recherches figuratives au registre de la céramique monumentale.

Au cours des années 1920-1930, Guino participe à de nombreuses expositions internationales (France, Catalogne, Italie, Japon…) en traitant ses thèmes de prédilection – le nu féminin, le couple, la danse, la musique, la vigne, la maternité, l’enfance… – par le biais de médiums variés – faïence, bois, ivoire, terre cuite ou bronze… – explorant inlassablement la composition des volumes dans l’espace, la texture et les coloris des matériaux.

Vase avec anses en grappes de raisin - Richard Guino, c. 1920
Vase avec anses en grappe de raisin et bas-relief danseuse au tambourin, c. 1920

Œuvres exposées « Portraits des Renoir » :

Trois portraits de Renoir en médaillons, céramiques, 1913
– Renoir, lithographie, c. 1913
Claude Renoir Junior, profil, faïence émaillée, 1916
Claude Renoir Junior, buste, plâtre, 1916
Étude de Maternité, Renoir-Guino, bronze, 1916
Renoir peignant, bronze, 1916-17
Paul Renoir, profil, faïence émaillée, 1927

Renoir - Richard Guino, 1913
Renoir, 1913

Œuvres exposées « Vendanges Art Déco » :

Satyre et bacchante à la grappe de raisin, crayon et lavis, 1917
Bacchus à la grappe de raisin, bronze, 1918
Femme à la corne d’abondance, crayon, encre et sanguine, c. 1919
– Musicien à la flûte de pan et grappe de raisin, plaquettes en faïence émaillée et bronze, c. 1919
Vase aux anses en grappes de raisin, faïence émaillée, c. 1920
Couple de femmes aux grappes de raisin, sanguine, 1920
Couple bacchante et satyre aux grappes de raisin, sanguine, 1920
– Les Raisins, terre cuite, 1921
– Femme à la corbeille de fruits et grappe de raisin, faïence émaillée, 1922
– Pendule aux fruits, faïence émaille, 1924
– Femme marchant à la corbeille de fruits et draperie, faïence émaillée, 1924
Automne, bronze, fonte à la romaine, 1925
Tête de femme aux pampres, monotype sur parchemin, 1928
Bacchante aux grappes de raisin, bas-relief en ébène, 1929
– Danseuse à la grappe de raisin et draperie, plâtre, 1933
Enfant tenant une grappe de raisin, faïence émaillée, 1934

Juillet 2020
EXPOSITION JEAN RENOIR

JEAN RENOIR, FRUITS DE SAISON
Essoyes, Maison Renoir, du 24 juillet au 8 novembre 2020
Commissariat Olivier Le Bihan, assisté de Magalie Duvaux et Frédérique Kirstetter

Avant de devenir un cinéaste de renom et le chroniqueur d’une extraordinaire saga familiale, Jean Renoir a produit, entre 1919 et 1923, des dizaines de céramiques, marchant dans les pas de son illustre père. Ces réalisations méconnues ont lancé sa carrière artistique. Un ensemble provenant des collections françaises, publiques et privées, est présenté dans l’écrin restauré de la maison familiale des Renoir, à Essoyes.
Portrait de Jean Renoir - Richard Guino, c. 1913-1917
Portrait de Jean Renoir en médaillon - Richard Guino, 1913-1917

Si l’on connaît aujourd’hui l’apport original de Guino à l’œuvre qu’il sculpta avec Renoir pour le compte de Vollard (1913-1918), on sait peut-être moins le rôle qu’il a joué dans l’éveil à  la pratique de la céramique des fils du peintre, Claude, Pierre et Jean, à la faveur de séjours à Essoyes et Cagnes-sur-Mer qui se prolongent jusqu’en 1926.

Le verger familial fournit l’essentiel de l’inspiration et compose, avec ses motifs de treilles, d’arbustes palissés et sa profusion de pommes, poires, raisins… l’allégorie d’une abondance infiniment renouvelée, à l’exemple des généreuses cornucopia (corne d’abondance) regorgeant de fruits de saison dont Guino garnissait ses pièces historiées.

L’exposition permet de découvrir, à travers les œuvres de Jean Renoir céramiste et l’évocation de l’atelier de céramique des Collettes, cette page inédite d’une aventure artistique, familiale et amicale exceptionnelle.

Allégorie de l’Abondance tenant une cornucopia remplie de fruits - Richard Guino, c. 1924-25
Allégorie de l’Abondance - Richard Guino, c. 1919

Œuvres de Guino exposées :
– Portrait de Jean Renoir en médaillon, 1913-1917
– Allégorie de l’Abondance, c. 1919

Mars et Novembre 2020 / conférence reportée en raison de la crise sanitaire
CONFÉRENCE d'EMMANUELLE HÉRAN

« Renoir sculpteur, une histoire singulière »

Conférence donnée par Emmanuelle Héran à l’occasion de la célébration du centenaire de Renoir par la ville de Limoges et l’acquisition, par le musée des Beaux-Arts, d’une sculpture de Renoir-Guino, Étude de la Maternité, ainsi que d’un portrait de Renoir par Guino (cf infra).

Emmanuelle Héran, conservatrice en chef du patrimoine responsable des collections des jardins du Louvre et des Tuileries, est spécialiste de la sculpture du XIXe et du début du XXe siècle. Conservatrice des sculptures au musée d’Orsay puis chargée de la programmation des expositions au Grand Palais, elle est l’auteur de nombreux articles et ouvrages et a assuré le commissariat d’expositions, parmi lesquelles « Le Dernier Portrait », « Rodin/Carrière », « Renoir au XXe siècle » et « Beauté animale ».
Novembre 2019
MUSÉE DES BEAUX-ARTS DE LIMOGES

Un portrait de Renoir par Guino et une sculpture Renoir-Guino, Étude de la Maternité, rejoignent les collections du musée des Beaux-Arts de Limoges, ville natale du peintre célébré à l’occasion du centenaire de sa mort.

Durant la période de leur collaboration à Essoyes et Cagnes-sur-Mer (1913-1918), Guino a réalisé de nombreux portraits de Renoir et de ses proches, dont il partageait la vie de famille. Dans ce profil se perçoit cette proximité : le jeune artiste représente avec douceur la fatigue liée à l’âge, mais aussi la force de volonté d’un maître qui n’a rien perdu de sa soif créatrice.

En juin 1915 meurt Aline Renoir. Pour honorer la mémoire de son épouse, le peintre demande à Guino de la représenter en s’inspirant d’une étude où elle donne le sein à son bébé. 

Cette commande est singulière au sein de l’œuvre commune pour avoir été passée par Renoir à Guino sans l’intermédiaire de Vollard, le peintre offrant l’une de ses toiles au sculpteur pour le rétribuer. Guino modèle cette ébauche, puis la sculpture Maternité et le buste Madame Renoir, dont un tirage en bronze ornera la tombe d’Aline.

L’œuvre en volume restitue la tendre simplicité de la peinture et son caractère ébauché fait écho à la fraîcheur du portrait que fit Renoir de sa femme alors qu’elle allaitait leur premier-né, Pierre.

La maternité est l’un des thèmes de prédilection de Guino, qu’il déclinera notamment sous forme monumentale (voir Œuvre-Vie).

Mai 2019
MISE EN LIGNE DU SITE richard-guino.com

Le site est développé par les descendants de Richard Guino, organisés en société civile de succession (SCSRG), pour mettre à la disposition du public et des chercheurs une base de ressources documentaires dédiée à son œuvre et contribuer à recueillir des informations.

La synthèse présentée s’appuie sur les travaux d’inventaire et de divulgation menés par la succession Richard Guino ainsi que sur les recherches développées par critiques et historiens de l’art (voir Ressources).

ACTUALITÉS

ARCHIVES

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Décembre 2018​
VENUS VICTRIX AU MUSÉE D'ORSAY

Renoir et Guino se dédièrent d’abord à la création d’une Vénus, la déesse victorieuse du Jugement de Pâris. Renoir avait peint à plusieurs reprises la scène mythologique de l’élection de Vénus, s’inscrivant dans une tradition largement explorée par de nombreux artistes depuis l’Antiquité.

Par sa monumentalité, la grande Vénus de Renoir et Guino se mesure à cette histoire, par la rupture qu’elle opère avec l’académisme et l’expressivité rodinienne, elle participe au renouveau de la sculpture moderne et résonne avec les sculptures de Maillol, pour lequel Guino avait intensément travaillé durant les années 1910-1912 (voir Œuvre-vie).

Le plâtre de Venux Victrix, à partir duquel ont été réalisées les épreuves en bronze qui se trouvent aujourd’hui dans les plus prestigieux musées du monde, intègre les collections du musée d’Orsay à Paris. L’un de ces tirages en bronze, don d’Ambroise Vollard à la ville de Paris, est conservée au musée du Petit Palais.

Venus Victrix - Renoir-Guino, 1914-16
Venus Victrix
Auguste Renoir et Richard Guino, 1914-16
Octobre 2016​
À L'OCCASION DE L'EXPOSITION Chtchoukine...​

Grâce à la photo de l’une des salles d’exposition du Musée national d’art moderne occidental de Moscou – l’ancien palais Morozov où furent rassemblés, entre 1923 et 1948, les chefs-d’œuvre des collectionneurs russes Chtchoukine et Morozov – une œuvre de Guino, qui voisine avec des sculptures du Cycle des saisons de Maillol (Flore et Printemps) et des peintures de Matisse, a été identifiée puis localisée.

Ce marbre, Torse de femme, n’était connu que par une autre photographie conservée dans les archives familiales, où l’on voit Guino travailler dans son atelier. L’œuvre, aujourd’hui conservée au musée Pouchkine de Moscou, a été acquise par Ivan Morozov auprès de Vollard en 1913. Guino a travaillé aux côtés de Maillol (1910-12) pour la création des nus monumentaux du Cycle des saisons, une commande du même Morozov.

Cette découverte en a entraîné une autre, le collectionneur russe, grand amateur d’art moderne, ayant également fait l’acquisition d’une Maternité en terre cuite, aujourd’hui conservée au musée de l’Ermitage à Saint-Pétersbourg. Il s’agit de l’un des thèmes de prédilection de Guino, qu’il a ultérieurement exploré en diverses matières et dimensions (voir Maternité, œuvre monumentale, 1920).

Deux œuvres de Richard Guino, Torse de femme et Maternité, acquises par le collectionneur Ivan Morozov et conservées en Russie, redécouvertes grâce à l’exposition « La collection Chtchoukine » (Paris, Fondation Louis Vuitton, 2016)

Juillet 2016​
GRANDE BAIGNEUSE AU MUSÉE HYACINTHE RIGAUD

L’une des œuvres monumentales de Guino, créée en 1915 (durant la période de sa collaboration avec Renoir) est confiée en dépôt au musée des Beaux-Arts de Perpignan, en Catalogne.

Guino explore le motif classique du nu féminin à sa toilette et offre un hymne à la sensualité empreint de douceur, qui rappelle l’Aphrodite accroupie du Louvre. La ligne de composition torsadée rythme les volumes d’un corps dévoilant ses profils tel un paysage vallonné, à travers effets de creux et de pleins, jeux d’ombre et de lumière.

L’œuvre, au musée Hyacinthe Rigaud, voisine avec Torse du Printemps de Maillol, une sculpture dont l’historienne de l’art Ursel Berger a établi qu’elle avait été créée par Guino dans son propre atelier de la rue Daguerre, alors qu’il assistait Maillol. Cette information trouve sa source dans le journal du comte Kessler, mécène et collectionneur, passionnant témoin de la vie artistique de son temps (voir Bibliographie).

Grande Baigneuse, ou Femme agenouillée à sa toilette - Richard Guino, 1915
Grande Baigneuse, 1915